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    Poursuivons l'évolution du support physique. Comme nous l'avions vu précédemment (pour ceux qui me suivent depuis le début), et pour les nouveaux, voici les liens vers ces articles ci-dessous : 

     

    "La "Journée mondiale de la radio", c'était hier !" du 14/02/21

    "Evolution du support physique - Du cylindre au disque 78 tours" du 02/06

    "Evolution du support physique - Le disque 78 tours" du 10/06

    "Evolution du support physique - Le disque vinyle" du 25/06

    "Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leurs apparitions" du 13/07

     

     

    Evolution du support physique - Apparition du CD

     

    Cette innovation technologique va connaître le succès non pas grâce à ses qualités techniques ou sonores, mais uniquement grâce à ses aspects pratiques : il est plus léger, facile à utiliser, on passe d'un morceau à l'autre sans avoir à soulever le bras de lecture, on peut écouter inlassablement le même morceau avec la touche "repeat", on peut changer l'ordre de programmation des morceaux qui préfigure le fameux mode shuffle des ipod des années plus tard... Un faisceau laser balaye un mini-disque de 12 cm de diamètre composé de millions de trous minuscules et invisibles à l'oeil nu, qui de manière binaire (1 ou 0), restituent la musique et ce bien plus efficacement que les disques microsillons. Fini les craquements, l'usure du vinyle, les rayures : bienvenue à de nouvelles manières d'écouter la musique. Le son, naturellement analogique, est transformé en numérique. Notre vie de mélomane va changer.  

    Si les premières platines sont sur le marché dès 1982, le CD va mettre un peu de temps à s'imposer. Il y a des résistances : le CD est plus cher à la fabrication et à l'achat, il demande de changer sa platine disque pour un lecteur approprié, et il exige des changements d'agencements pour les disquaires vu les formants radicalement différents du CD et du vinyle. Il faudra attendre 1987 pour que les ventes de CD soient équivalentes à celles du microsillons, puis la fin du vingtième siècle pour qu'il devienne le format dominant et que la majeure partie des majors comme ColumbiaRCAMCACapitolEMI ou WEA décident de mettre fin à leur production de vinyle.

    Les derniers 33 tours de grande production furent diffusés en 1991,
    et les derniers 45 tours en 1993.

      

     

    Fin du XXème siècle : les majors enterrent définitivement le microsillon et en profitent pour ressortir la majorité de leur back-catalogue
    (dont les frais d'enregistrement, de production et de mastering
    sont amortis depuis longtemps) en CD.

    Une bien jolie plus-value !

    Bien entendu, tous les styles musicaux font leur apparition sur ce support
    et les crooners ne sont pas oubliés.

    (Pour rappel, j'ai également un blog sur The Crooners)

     

    Evolution du support physique - Apparition du CD

    Evolution du support physique - Apparition du CD

    Evolution du support physique - Apparition du CD

     

     

     


     

     

     


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    Loin des classements du streaming de l’ère numérique, revenons sur les plus anciens hits et tops en France et en Belgique. 

    C’est en 1955 qu’est lancé le premier classement de ventes de chansons en France. Créé par André SALVET et publié par le Figaro, il collecte les véritables ventes de petits formats (les partitions) et non les ventes de disques.

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

     

    C’est en 1962, que le magazine pour adolescents, "Salut les copains", lance son premier hit-parade. Ce dernier ne se base pas sur les ventes de 45 tours mais sur le choix de Daniel FILIPACCHI et de son équipe. Il est élaboré avec la première radio de France, Europe N°1 , "Salut Les Copains" étant avant tout une émission de radio pour les jeunes qui sortent de l’école tous les jours à 17h. 

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

    La revue lancée en juillet 1962 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi
    est un support de l'émission radiophonique du même nom,
    diffusée chaque jour sur Europe 1 depuis 1959.

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

     

    Toutes les autres radios périphériques vont lancer leurs hit-parades à la suite : Radio Luxembourg (future RTL, surtout à partir de 1972 avec André Torrent), Radio Monte Carlo (animé par Julien Lepers dès le milieu des années 70)… Aucun ne s’appuie sur les chiffres de ventes. 

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    Lancé en 1968, le « hit-parade national » est donc le premier classement des ventes de 45 tours en France. Il est géré par la COGEDEP, le plus important grossiste qui fait le lien entre les maisons de disques et les disquaires qui se comptent encore par centaines). Ce hit est maintenu jusqu’au 1er décembre 1977. Pour son dernier classement, le hit-parade dévoile les ventes entre le 15 et le 30 novembre 1977. Trois artistes français se placent dans le top 5, notamment Sheila et son groupe disco B. Devotion, ou Michel Sardou.

     

    Le dernier hit-parade du 1er décembre 1977
    Classement du 15 au 30 novembre 1977

     

    1. Sheila & B.Devotion - "Singin In The Rain"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    2. Michel Sardou - "La Java de Broadway"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    3. Boney M - "Belfast"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    4. Frédéric François - "Belle, tu es belle"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    5. Adriano Celentano - "Don't Play That's Song"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

      

    Il faudra ensuite attendre 1984 pour la création d’un nouveau classement hebdomadaire de ventes de 45 tours, cette fois réalisé à partir de sondages dans les points de ventes de disques (FNAC, Virgin…). Initié par le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP), et diffusé par la nouvelle chaine Canal Plus, le Top 50 regroupe les meilleures ventes des singles de la semaine. On retrouve deux artistes français dans les 5 premières positions du classement, le 4 novembre 1984, lors de la première diffusion du Top 50 animé par Marc Toesca. Le Top 50 est également publié dans Télé 7 jours puis également dans le magazine Top 50.

     

    Classement du premier Top 50, le 4 novembre 1984

     

    1. Peter et Sloane "Besoin de rien, envie de toi"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    2. Cookie Dingler "Femme llibérée"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    3. Scorpions "Still Loving You"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    4. Chris De Burg "High On Emotion"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    5. Stevie Wonder "I Just Called To Say I Love You"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

      

    En janvier 1985, un nouveau classement fait son apparition : le « Top albums ». C’est la première fois de l’histoire que la France compte un classement des 33 tours vinyles qui commencent à peine à être concurrencés par le format CD . Après 8 ans sans interruptions, le dernier Top Albums sera diffusé le 3 septembre 1993. Johnny Hallyday et la chanteuse Patricia Kaas sont sur le podium.  

     

     La dernière diffusion du Top albums, le 3 septembre 1993

     Johnny Hallyday - "Parc des Princes 1993"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    U2  - "Zooropa"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    Patricia Kaas - "Je te dis vous"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    U2 - "War"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

    UB40 - "Promises And Lies"

    Avec l'arrivée du vinyle, les premiers classements font leur apparitions

     

     

    Aux Etats-Unis, le magazine Billboard distingue depuis 1936 en plus les charts pop (tous publics), les charts rythm and blues et les charts country and western. Son classement le plus populaire aujourd'hui est le Billboard Hot 100 qui classe les 100 meilleurs titres indépendamment de leur genre musical. Le Billboard 200 est consacré aux ventes d'albums.

    En Grande-Bretagne, ils sont publiés par le magazine New Musical Express depuis 1952. Diffusé à plus de 300.000 exemplaires à son âge d'or durant la décennie 1970, le "NME" a progressivement vu ses ventes s'étioler. Elles ne représentent plus que 15.000 numéros par semaine quand, en 2015, la direction décide de passer au gratuit. Sa version "papier" s'arrête en 2018 et n'est à présent disponible que par sa version Internet et devient l'un des sites musicaux les plus consultés Outre-manche. 

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Suite à vos conseils, je vais essayer de donner une nouvelle chance
    à ce troisième sujet concernant "L'évolution du support physique".
    En effet, lors du premier qui parlait pourtant de ce qui existait avant
    le 78 tours, vous avez été 13 personnes à me mettre un petit mot.

    Au deuxième volet qui concernait le 78 tours, votre participation n'a
    plus été que de 6 personnes + 2 nouvelles. Ce que je peux comprendre
    car peut être que peu d'entre vous n'ont pas connus ce support ou ne
    l'ont pas apprécié ?

    Et comme pour ce sujet qui concerne les vinyles, il n'y a de nouveau que
    6 personnes + une personne qui découvre sans doute ces sujets ? Je me suis
    dit que j'allais tenter de lui donner une seconde chance, plutôt que de
    publier un nouveau sujet. Qu'en pensez-vous ?

     

    À l’occasion du 70ème anniversaire du vinyle en France (les premiers 45 tours simples ont été commercialisés en 1951 en France), c'était le moment où jamais de continuer ma chronique.

    Alors que l'édition du 78 tours est peu à peu abandonné aux Etats-Unis et en Europe, entre 1955 et 1958, pour certains pays du tiers-monde
    (Inde, Argentine, Philippines...) et en Russie, le 78 tours reste toutefois populaire quelques années encore. Il est également utilisé pour des productions enfantines jusque la fin des années 70.

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

     

    Bien que les techniques de microphone et d'enregistrement deviennent plus élaborés, l'arrivée du disque vinyle à microsillon dès 1946 et sa commercialisation en 1948 va connaître de plus en plus de succès, non pas grâce à ses qualités techniques ou sonores , mais uniquement grâce à ses aspects pratiques, parce que plus léger et plus facile à utiliser (avec l'arrivée des premières platines "modernes", etc.). Pour écouter chacun d'eux, il fallait pouvoir changer sa vitesse, ce qui élimina les anciens phonographes. Autre changement important, l'aiguille d'autrefois était remplacé par une très fine pointe, appelée saphir ou diamant, qui n'abîmait pas les disques et n'avait plus besoin d'être changée fréquemment.

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Elvis Presley à Memphis en 1957

     Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Même les stars font de la pub pour les vinyles !

     

    Autre évolution importante dans ce contexte est l'enregistrement. Alors que le disque 78 tours s'enregistrait en direct, sans aucune possibilité de modification après enregistrement (si un problème technique ou artistique survenait, il fallait en regraver un autre, ce qui obligeait l'artiste à recommencer le morceau depuis le début.) L'apparition du magnétophone vers 1950, qui fixe les sons sur une bande magnétique faite d'un ruban en matière synthétique (acétate, PVC, polyester) recouvert de fines particules de fer va nettement améliorer le travail du studio. On peut donc réécouter, supprimer certains passages, puis graver une matrice (moule) pour fabriquer des disques. C'est Frank Sinatra qui fut le premier artiste à sortir sur ce format, avec une réédition de "The Voice of Frank Sinatra", sorti deux ans plus tôt en 78 tours.

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

     

     

    Il existe alors différents formats et plusieurs vitesses de lecture : le 33 tours tournant à 33 tours 1/3 par minute et ayant généralement un diamètre de 30 cm et, plus rarement le 25 cm, à la fin des années 50 et au début des années 60. Le disque 33 tours standard est appelé LP ou "Long Play" et à généralement une durée de 20 à 30 minutes par face. Et le 45 tours tournant à 45 tours par minute et qui a un diamètre de 17 cm et contient une chanson
    par face. C'est l'ancêtre du CD deux titres, lui aussi appelé "Single". Il existe également des 45 tours de 4 titres, appelés EP pour "Extended Play", plus long qu'un single, mais plus courts qu'un album. La fabrication des 45 tours ayant été dictée par une décision purement commerciale, avec pour public cible principalement les adolescents pour son coût moins onéreux que le 33 tours. Principalement vers la fin des années 70, beaucoup de maxi 45 tours (30 cm de diamètre) furent édités pour contenir des morceaux plus long et eurent beaucoup de succès auprès des disc-jockeys et de certaines radios libres. Très souvent, ces disques incluaient des versions inédites, des remix ne figurant pas sur les albums officiels. On les nomme "Bonus tracks" ou "B-Sides" sur les rééditions en CD. Un autre support nettement plus confidentiel exista également : disque 16 tours, utilisé principalement pour des oeuvres littéraires à  destination principalement des malvoyants.

     

     Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

     Le Vinyle est partout, même dans la BD

     

    Par contre, un public plus nanti fut ciblé aux Etats-Unis dans les années 1956 à 1958 afin qu'il soit utilisé dans un tourne-disque d'automobile, mais il fut rapidement abandonné. 

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

     

    Enfin, certaines variétés de vinyles sont colorés ou translucides. On trouve également des "Pictures Discs"  affublés d'un dessin ou d'une photo sur leurs faces. Certains sont découpés en forme de fleur ou d'étoile, d'autres encore ont une face gravée et l'autre vierge ou pyrogravée. 

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

     

    En vérité, toutes les fantaisies sont possibles mais ces dernières s'adressent principalement à des collectionneurs. Avant la Seconde Guerre mondiale, les 78 tours étaient emballés dans des pochettes en carton avec dessus le logo de la compagnie discographique qui éditait l'album.

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Pochette de 78 tours

     

    Par la suite, la pochette devint l'élément visuel d'un album de vinyles (carré de + ou - 31,5 cm pour les 33 tours) et plus petite pour les 45 tours. En fait, la pochette servait à promouvoir le contenu du disque et/ou communiquait les aspirations de l'artiste. Certains pouvaient s'ouvrir en offrant un panel de photos, le tout à travers un travail sur l'image et la typographie.

     

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Pochette 33 tours - "Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band"

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Pochette 33 tours - "Nevermind"

    Evolution du support physique - Le disque Vinyle

    Pochette 33 tours - "Dangerous" 

     

     


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    À partir de l’enregistrement électrique en 1925, qui améliore très sensiblement la qualité des enregistrements en studio, on commence à parler de 78 tours. La matière utilisée pour fabriquer ces disques est alors la gomme-laque ou shellac en anglais, un matériau naturel produit par des insectes. Pourquoi les 78 tours sont-ils si fragiles ? Tout simplement parce que à cette époque, on ne connaissait pas encore les copolymères de chlore et d'acétate de vinyle, dérivés des produits pétroliers. On a, après l'ébonite au début du siècle, utilisé de la cire compressée et durcie. Puis deux systèmes ont ensuite cohabité jusqu'à la fin. Finalement, les mélanges se sont progressivement affinés pour donner une matière présentant de moins en moins de grain, donc donnant de moins en moins de bruit de fond.

     

    Evolution du support physique - Le disque 78 tours

     

    A l'origine, le 78 tours s'écoutait sur un phonographe, appelés plus simplement "phono", qui possédait un moteur mécanique qui se remontait à la manivelle (comme les vieilles voitures). Si on avait oublié de remonter le moteur à fond, le disque ralentissait soudain et le son devenait désagréable. De plus, il fallait changer souvent l'aiguille de lecture pour qu'elle n'abîme pas les disques. Plus tard, on appela électrophone le phono dont le moteur fonctionnait électriquement. Cela supprimera la manivelle et permettra d'amplifier le sons qui, depuis longtemps, ne sortait plus d'un énorme pavillon mais d'un haut-parleur.

     

    Evolution du support physique - Le disque 78 tours

    Phonographe

    Evolution du support physique - Le disque 78 tours

    Electrophone

     

    Le 78 tours va rester le support de base jusqu’à l’apparition du disque vinyle  en 1948 pour le 33 tours avec Columbia et 1949 pour le 45 tours avec RCA. Mais le passage du 78 tours au vinyle ne se fait pas du jour au lendemain, comme ce qu’on a pu connaître entre le vinyle et le CD : il faut pratiquement 10 ans pour que le 78 tours soit supplanté par le 33.

    Mais dans les années 60 et 70, quelques 78 tours vinyle sont produits et présentés dans des pochettes en papier kraft comme à la grande époque mais attention ! Il ne s'agit alors plus de 78 tours authentiques mais de disques microsillons "pour faire comme si" et souvent réalisés dans un but promotionnel. Le premier disque publié par Elvis Presley (sur le légendaire label Sun) sort par exemple en 1954 en même temps sur les deux supports. Mais ces re-pressages "à l'ancienne" de 78 tours 25 cm ont bien moins de valeur (moins de 30 euros), que les vrais, car ceux-ci peuvent atteindre plusieurs centaines d'Euros. 

     

    Pour la petite histoire, contrairement à ce qui a été souvent raconté,
    le premier enregistrement d'Elvis Presley, n'a pas été That's all right mama (qui fut son premier disque officiel enregistré en juillet 1954), mais My Happyness qu'il enregistre en août 1953 pour la somme de quatre dollars et qu'il offre à sa mère qui a son anniversaire quelques jours plus tard et qui met même quelques secondes pour reconnaître la voix de son fils.
    Le miracle est en route et va bouleverser toute son existence...

     

    Aujourd'hui, dans les conventions de disques, foires à la brocante ou salons de collectionneurs, les 78 tours sont toujours présents, hélas souvent en mauvais état, rarement dans les pochettes correspondant aux marques des étiquettes centrales. Tous les genres musicaux y sont représentés comme par exemple la chanson française (Dalida, Trenet, Piaf...), le classique, l'opérette, l'opéra, la diction (monologue de Sacha Guitry), le lyrique, le rock 'n Roll (Eddie Cochran, Fats Domino, Beatles...), le blues (Ray Charles, Rufus Thomas...), le Gospel, la Country et bien entendu le jazz (Duke Ellington, Louis Armstrong... et aussi, les crooners !

     

    Evolution du support physique - Le disque 78 tours

     


     

     

     


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    Comme nous l'avions vu précédemment (pour ceux qui me suivent depuis le début), l'apparition du crooner* remonte à l'avènement de la diffusion radiophonique**. En effet, tout le monde n'a pas la chance d'aller les applaudir lorsqu'ils accompagnent les grands orchestres qui se produisent dans des salles de concert (cabarets, casinos...). Une autre avancée technologique va également promouvoir ces artistes beaucoup plus largement tout d'abord à travers un pays, mais également assez rapidement à travers le monde : l'enregistrement électrique.

     

    (*L'histoire des crooners fait l'objet d'un autre de mes blogs :
    The Crooners - Au-delà des modes et du temps)

    (**Revoir l'article sur ce blog
    "La "Journée mondiale de la radio", c'était hier !" du 14/02/21)

     

    Cette histoire commence dès 1857 mais ne se développera qu'avec l'invention du phonographe d'Edison. A ce propos, il est tout de même important de signaler que, comme souvent avec les grandes inventions, Thomas Edison n'était pas le seul à travailler sur le sujet. Dès le milieu du XIXème siècle, plusieurs scientifiques (comme le Français Charles Cross et Emile Berliner, un Allemand installés aux Etats-Unis) s'attèlent à enregistrer le son et à le restituer, sans imaginer que la réalisation de ce fantasme va profondément modifier la culture du XXème siècle. Car jusque là, les voix des artistes "s'envolaient" sans que celles-ci ne puissent être gravées pour les générations futures.

     

    Evolution du support physique - Du cylindre au disque 78 tours

    Evolution du support physique - Du cylindre au disque 78 tours

     

    Le premier enregistrement sonore voit le jour le 4 décembre 1877 où l'on entend une phrase entrée dans l'histoire : "Comment trouves-tu cela ?" dite par un collaborateur d'Edison. A cette époque, le disque plat tel que nous le connaissons n'existe pas. C'est un cylindre qui sert à la fois à enregistrer et retranscrire le son, lequel est gravé par un stylet et de manière mécanique sur un rouleau recouvert d'une plaque d'étain ou de cire à laquelle ont été rajoutées différents adjuvants. La restitution du son est loin d'être optimale , la durée d'enregistrement  ne dépassent pas deux minutes, sans compter que les cylindres se cassent facilement, qu'ils sont encombrants et qu'avec le poids du stylet (ancêtre du saphir), ils s'abîment au bout de quelques écoutes. De plus, il existe différents types de cylindres, de diamètres, de longueur et de vitesses de rotation différentes. Bref ! Il y a encore du chemin à parcourir...

     

     

    Evolution du support physique - Du cylindre au disque 78 tours

    Cylindre Edison pour phonographe

     

    Si les cylindres et les disques plats coexistent au début du XXème siècle, très vite, pour des raisons à la fois stratégiques , commerciales et pratiques, le disque plat devient la norme. Les éditeurs d'enregistrements (ancêtres des maisons de disques)  comme Columbia, Edison ou Victor s'accordent sur ce nouveau format, qui en plus d'être facilement reproductibles, permet d'étendre la durée de l'enregistrement.

    Un pas de géant pour la reproduction sonore ! Si les disques à leur début ont des vitesses de rotation très aléatoire, le format 78 tours/minute va rapidement s'imposer. Dès 1901 apparaît l'idée de distinguer certaines séries de disques de qualité en leur apposant une étiquette de couleur, idée due à un revendeur de la marque Gramophone de Saint-Pétersbourg  nommé Raphoff.

     

     

     

     

    Le 26 février 1917 a lieu aux Etats-Unis le premier enregistrement de jazz Livery Stable Blues par l'Original Dixieland Jazz Band, sur le label Victor, marque fondée en 1899 par Elridge Johnson, rachetée par RCA en 1931. Le premier disque d'or américain (un million d'exemplaires) sera obtenu par le chef d'orchestre Paul Whiteman « The King of Jazz » pour son Whispering enregistré en octobre 1920.

    Les disques des premiers crooners auront donc comme support le 78 tours, ainsi c'est également avec Paul Whiteman que Bing Crosby enregistrera son premier disque en solo Ol' Man River​​​​​​ (standard de de Jerome Kern et Oscar Hammerstein) à New York le 11 janvier 1928.

     

     

     

     

     

     

     

     


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