© Cadre Lou554 

Tout au long de la grande dépression des années 30,
le magazine Esquire égaya chaque mois la grisaille ambiante
avec son poster central où figurait d'abord une Petty Girl puis une des
beautés aérographées d'Antonio Vargas.

George Petty Going Fishing , 1938

En tant que revue luxueuses sur papier glacé, 
Esquire pouvait attiré attirer des artistes plus établis
(Gilbert Bundy, Mike Ludlow, Fritz Willis, Joe De Mers, Al Moore,
Ben-Hur Baz et de nombreux autres talents.

Gilbert Bundy

Ben-Hur Baz

Lorsqu'on passe en revue l'histoire de la pin-up américaine,
il faut préciser que ces images ne s'adressaient
pas à un public particulier.

Pratiquement tous les magazines à grands tirage
faisaient appel à une armée d'illustrateurs chargés d'orner
leurs couvertures mensuelles ou hebdomadaires d'hommes, 
de femmes et d'enfants, très séduisants, isolés ou en groupe.

George Petty Jantzen Maillot de bain, 1939

Sur un marché aussi compétitif, le meilleur moyen d'attirer
de nouveaux lecteurs était d'avoir des couvertures
montrant des personnages fascinants ou des scènes
évoquant des histoires sensationnelles.

Et quoi de plus fascinant qu'une jolie femme ? 

Gil Elvgren

On distinguait alors trois types d'illustrations de jolies femmes:
la "pin-up", l'image "glamour" et la "pretty girl" (la jolie fille).

Il serait sans doute opportun de définir ces termes d'emblée.

La "pin-up" est un portrait en pied de jolie femme,
présentant un élément thématique ou évoquant implicitement une histoire. 

La pin-up porte généralement une tenue
qui révèle ses formes avantageuses, soit un vêtement
qui peut être porté en public, comme un maillot de bain, un short
et un corsage bain de soleil, ou une robe légère,
soit un vêtement plus provocant et intime, tel que la lingerie fine.

 Il arrive que la pin-up soit entièrement nue,
mais cela reste l'exception qui confirme la règle.

L'image "glamour" est soit un portrait en pied soit un portrait présentant
uniquement le buste du sujet. La beauté glamour porte généralement
une robe du soir,  une tenue de gala ou quelque autre vêtement
moins provocant que celui de la pin-up.

George Petty Pas aujourd'hui, je me marie , 1937

La "pretty girl" est un portrait de femme de style glamour exécuté
par un illustrateur de magazine à grand tirage The Saturday Evening Post
ou Cosmopolitan ou destinés aux publicités.

Ainsi, les termes de "pin-up" et de "glamour" renvoient généralement au travail d'artistes spécialisés
dans ces genres, alors que les "pretty girls" étaient presque toujours exécutées
par des artistes touchant à tous les domaines de l'illustration et réalisant
occasionnellement un sujet glamour.

 © Cadre Lou554 

Les années 20 virent la rébellion de la jeunesse contre tout
ce qui était cher au coeur de ses aînés. 

Les jeunes des deux sexes revendiquaient leur émancipation.
L'illustrateur John Held Jr. montrait ces jeunes femmes "délurées", aux jupes courtes
et aux jambes interminables, aux côtés de leurs "jules" saxophonistes, 
aux pantalons évasés, aux cheveux gominés à la Rudolph Valentino, 
et aux manières aussi directes que celles de leurs aînés étaient policées.

Les revues Judge, Life et College Humour publièrent avec enthousiasme
les garçonnes effrontées de Held et de Russel Paterson ainsi
que les belles baigneuses de Coles Phillips et de Rolf Armstrong.

Des frondeurs de l'illustrations, dont Jérome et George Rozen, 
John Newton Howitt et H. J. Ward, prêtèrent leur talent considérable
à ce genre osé, plus tard rejoints par l'intrépide Margaret Brundage.

 Rolf Armstrong

Il faut dire que depuis la "Petite Egypte" de l'Exposition universelle
de 1898, les pin-up avaient des ancêtres exotiques.
Si une "fille bien" ne pouvait décemment pas montrer ses dessous en public, 
il paraissait tout naturel qu'une Eurasienne aux yeux de biche
ou une danseuses du ventre batifolent à moitié nues et inspirent
des images polissonnent. 

Mais l'art des pin-up continua à être considéré comme une spécialité
de bas étage. Un gouffre séparait les illustrateurs des magazines à
grandes diffusion de ceux qui donnaient dans la pin-up.

Sans se démonter pour autant, certains artistes spécialisés dans ce domaine
comme Earle Bergey, Enoch Bolles et George Quintana
haussèrent la qualité artistique de leur travail à un tel niveau qu'ils
finirent par dominer les couvertures de cette branche naissante et innovatrice de l'édition.

 Enoch Bolles

Dès le début du siècle, Brown and Bigelow
- les premiers et principaux éditeurs de calendriers -
consacrèrent une bonne partie de leurs publications aux belles baigneuses.

A partir des années 20, rares étaient les garages où il n'y avait pas
une beauté voluptueuse punaisée au-dessus de l'établi. 

Pour les voir plus grandes, cliquez sur les images
une nouvelle fenêtre s'ouvrira